vendredi 26 décembre 2008

Sourire des mots muets

quand les lèvres ne peuvent plus s'exprimer,
seul le silence,
murmure du muet,
chante la chanson de la pleine lune
et danse sur la mélodie du musicien sourd

quand le mot n'a plus de voix pour parler
un seul regard, ou encore mieux,
un seul sourire,
à la splendeur des ailes d'un ange
prend la parole

j'ai toujours cru au sourire
ce beau sourire, muet,
belles lèvres suaves
qui dessinent l'arc en ciel;
qui enchantent le monde entier
en ouvrant la porte du bonheur

ce bonheur,
muet,
sacrée convoitise insaisissable
beau cheval noir non apprivoisable
créature divine assoiffée de passion,
avide de pureté, de rêve...
la faute est donc, au rêve,
ce beau nuage blanc à la couleur du...
du bonheur...

sacré bonheur trompeur,
beau joueur grâcieux,
sublime chant de la sirène emprisonnée,
chant muet qui jaillit du soupire,
du silence heureux,
du sourire rose-jaunâtre qui ne s'arrêtera jamais
et de tous ses mots muets...

mardi 2 décembre 2008

De parole et pas de foi

Le vent a promis de souffler cet été,
Il s'est levé avec la fierté d'un chevalier,
et il l'a juré...
il a même tout dessiné avec son épée;
les cheveux de la reine défaits
le visage du roi accablé et les feuilles vertes éparpillées...
Il a juré de souffler,
de tout dissiper, de crier, de hurler
de tout étaler et puis de tout ramasser
...de marquer.

Le vent l'a juré,
il soufflerait de son âme pour tout caresser
Il passerait sa main pour affoler la mer agitée,
pour étouffer les voix des sirènes assoiffées,
assoiffées de chair et d'âmes...
prisonnières de leur propres queues dont elles sont si fières
aveuglées par l'odeur du sang et le gout de la mer, eau salée...

Le vent l'a juré,
il passerait pour arracher les âmes enracinées,
pour attacher les cœurs détachés
Le vent, si fier, si homme, a promis de passer
sa parole d'honneur a raisonné et a fasciné,
les esprits froissés,
les sentiments étoufféset les corps épuisés

mais,
le vent n'est pas passé et il ne passera pas
parce que le vent ne l'a pas juré
parce que le vent l'a juste promis
de belles paroles mélodieuses,
des sérénades sous le balcon d'un château sans sa princesse

Et là, le vent a dit
j'ai demandé et j'ai renié
j'ai promis et je n'ai pas juré
j'ai admis mais je n'ai pas arrêté de méditer
comme je l'ai toujours fait,
et comme je n'en cesserai jamais...
Moi, le vent, oui Moi le vent,
et vous,
mortels au simple esprit, qui êtes vous?!
Mais, on s'en fout...juste pour vous dire,
c'était de parole et pas de foi...

dimanche 30 novembre 2008

Autant en emporte le temps

Le temps passe et alors?
Calme-toi,
inspire , expire,
inspire, expire,
inspire très fort...
remplis toi les poumons jusqu'à ce qu'ils explosent
et quand ils explosent, ça part dans tous les sens...
et là, rien ne sera plus contrôlable...
tout partira en vrilles
et on applaudira le spectacle
un beau spectacle rouge-noir, à la nuit du sang chaud...

prends ton souffle parce que,
ça va durer,
ça va s'éterniser, on va tout figer
ou, plutôt
essayer de tout figer, parce qu'on ne pourra rien figer...
parce que ça bougera...ça changera
et ça deviendra...on verra...

Le temps passe et alors?
La vie est longue, il faut prendre son temps
à ne pas la vivre...
la vie est longue, c'est la voyante qui me l'a prédit
je sais que la vie est longue, c'est Hadès qui me l'a promis
la vie est longue, parce que... c'est ce qu'ils ont dit...
eux, qui ne nous ressemblent point,
qui l'aurait cru!

La vie passe et alors?
ta vie ou ma vie? je ne sais guère...on verra...
et puis, peu importe
c'est juste long...
On ira doucement, tout doucement
jusqu'à se couper souffle,
jusqu'à étouffer patience...
on prendra notre temps, tout notre temps
mais pas le temps,
lui,
c'est lui qui nous prendra...

Le temps passe, notre vie avec...
et alors?

vendredi 28 novembre 2008

Non, je ne regrette rien


... je ne regrette rien, ni le mal ni le bien ni le meilleur ni le pire...
On ne regrette rien mais on ne fait que regretter et on se ment, et on n'arrête de se mentir...
Trop forts en lâcheté pour pouvoir l'avouer...
ou peut-être qu'on se l'avoue, en se le murmurant tout bas,
en rêvant de regret juste un peu, un tout petit peu...
tellement trop peu que l'ange des rêves ne peut le détecter.
Et on devient ces malheureux-heureux,
ces forts avec les beaux discours de bravoure et de prince charmant sur son cheval blanc.
Et on construit des châteaux en Espagne, des châteaux en mousse fondante et amère.
Cette mousse à l'essence de poison, un poison exquis, liqueur du sang bleu...
On regrette et on féconde le regret...
On le sème, on l'arrose et on le voit s'épanouir chaque matin enlacé d'un hiver glacial, chaque soir enivré d'un souffle d'été,
et on fond dans la fierté du non regret, dans l'extase des cris muets
dans l'euphorie des hurlements étouffés et des pleurs meurtris car meurtriers.
Et non rien de rien, non je ne regrette rien, jamais rien...



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